Savoir définir et calculer l’EBITDA de votre entreprise

Vous entendez fréquemment parler d’EBITDA, mais sa définition vous est inconnue ? Vous vous interrogez sur l’utilité pratique et son calcul ? Terme anglo-saxon, il s’impose de plus en plus en finance d’entreprise. Voici l’essentiel à savoir pour échanger avec un banquier ou des investisseurs.

EBITDA définition

Cet acronyme signifie en anglais "earnings before interest, taxes, depreciation and amortization". En français, c’est donc les bénéfices avant les intérêts, les impôts, les dépréciations et les amortissements. Sachez qu’il ne correspond pas à un solde intermédiaire de gestion normalisé. Sa composition précise peut varier d’une entreprise à l’autre. Toutefois, il présente peu de différences avec l’EBE, l’excédent brut d’exploitation. C’est finalement le flux potentiel de trésorerie ou cash flow que l’entreprise peut dégager.

Comment est calculé l’EBITDA d’une entreprise ?

Pour déterminer le calcul de l’EBITDA, munissez-vous du compte de résultat de votre entreprise. Utilisez soit :

  1. La méthode additive : EBITDA = résultat net comptable + charges financières - produits financiers + impôts et taxes y compris l’impôt société + dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation - reprises de provisions.

  2. La méthode soustractive : EBITDA = chiffre d’affaires + subventions d’exploitation + production immobilisée - achats et charges externes - charges de personnel - autres charges et produits d’exploitation et exceptionnels.

À quoi sert l’EBITDA ?

Cet indicateur de gestion constitue un outil de :

  • mesure et d’analyse de ce que le cycle d’exploitation dégage avant de rémunérer les banques, l’État ainsi que les actionnaires et hors risques d’impayés ou de stocks ;

  • calcul des ratios financiers comme l’EBITDA sur chiffre d’affaires ou la capacité de remboursement mesurée par le rapport endettement sur EBITDA ;

  • valorisation des entreprises, par exemple avec la méthode des multiples de l’EBITDA.

Quelle est la différence entre l’EBITDA et l’EBE ?

Selon la définition de l’EBITDA généralement retenue en France, son calcul présente deux différences majeures avec celui de l’excédent brut d’exploitation (EBE) :

  • pas de déduction des impôts et taxes (comptes 63) d’où le terme "before taxes" pour l’EBITDA contrairement à l’EBE ;

  • prise en compte du résultat exceptionnel hors dotations et reprises de provisions pour l’EBITDA, ce qui n’est pas le cas de l’EBE.

Quelle est la différence entre l’EBITDA et l’EBIT ?

L’EBIT ou "earnings before interest and taxes" correspond au bénéfice avant intérêts et taxes, soit l’équivalent du REX ou résultat d’exploitation français. À ce stade, les amortissements et provisions sont déjà déduits, contrairement à l’EBITDA.

Comment interpréter l’EBITDA ?

Évidemment, un EBITDA négatif est signe d’une mauvaise performance financière. L’entreprise ne peut pas payer ses factures d’exploitation et ses salaires avec son chiffre d’affaires. C’est une situation qui conduit rapidement à des difficultés, bien au-delà d’un besoin de trésorerie urgent. Quant à l’EBITDA positif, il signifie que l’activité de l’entreprise parvient à dégager du cash flow avant toute politique de financement ou d‘investissement. C’est toutefois important de compléter l’analyse par d’autres éléments comme le free cash flow ou FCF.

Quel est le bon EBITDA pour la gestion d’une entreprise ?

L’EBITDA minimum pour pérenniser l’activité et supporter la croissance comme l’investissement correspond au montant nécessaire pour les besoins :

  • de financement tant des investissements que du cycle d’exploitation (besoin en fonds de roulement) et donc les charges financières induites ;

  • d’investissement, soit l’amortissement des actifs immobilisés ;

  • liés aux risques comme les pertes sur stocks, litiges, impayés clients ;

  • de rémunération des actionnaires (via les dividendes et donc le résultat net).

Quelles sont les limites de ce solde intermédiaire de gestion ?

L’EBITDA tout comme l’EBE s'avèrent essentiels au pilotage financier d’une entreprise. Ce sont des indicateurs présents dans tout business plan par exemple. Toutefois, quel que soit le secteur d’activité, l’EBITDA doit se compléter par d’autres éléments d’analyse de la rentabilité ou de la trésorerie. En effet, il présente les limites suivantes :

  • attention à la comparaison avec d’autres entreprises, y compris dans le même secteur, car le mode de calcul peut différer vu l'absence de définition normative, contrairement à l’EBE ;

  • l’EBITDA ne tient pas compte des risques comme les retards de paiements ou les impayés (d’où le terme de "flux de trésorerie potentiels") ;

  • le niveau d’EBITDA atteint doit être mis en rapport avec les besoins liés au financement et à l’investissement.

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