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Comment et pourquoi investir dans des start-ups ?

Julien Zerbib
investir dans des start-ups

Tout le monde entend désormais parler de la French Tech et des start-ups. Mais peut-on placer son argent dans ce style d’entreprise quand on est un particulier et qu’on ne dispose pas de plusieurs millions d’euros ? Il existe effectivement plusieurs solutions pour investir dans des start-ups en France. Découvrez dans cet article les motivations pour retenir ce type d’investissement, les formes possibles qu’il peut revêtir ainsi que la manière de s’y prendre pour choisir la start-up.

📒 Sommaire

1️⃣ - Pourquoi investir dans des start-ups ?

2️⃣ - Les KPI révélant l'engagement de vos visiteurs

3️⃣ - Les KPI d'analyse de la conversion en e-commerce

1- Pourquoi investir dans des start-ups ?

Diverses raisons peuvent vous conduire à opter pour la start-up pour placer votre argent. Même s’il s’agit de placements par définition risqués, ils présentent plusieurs atouts.

1.1 - Participer à la croissance d’un projet innovant et prometteur

Les start-ups sont par définition des entreprises innovantes à fort potentiel sur le plan du développement. Elles laissent entrevoir des probabilités de valorisation future élevée grâce à leur business model. Prendre part à de tels projets peut constituer une réelle motivation pour l’investisseur. C’est une prise de risque qui peut rapporter gros. Toutefois, sachez que 90 % des start-ups échouent.

1.2 - Apporter ses compétences et son carnet d’adresses

Placer son argent peut aussi permettre d’accompagner personnellement les fondateurs de la start-up dans leur projet économique. C’est typiquement l’attitude recherchée par les business angels. Ces investisseurs mettent dans ces jeunes entreprises innovantes, en plus du cash, leur temps et leur énergie. Ils prodiguent des conseils. Si vous envisagez ce type de relation avec la start-up, choisissez de préférence des secteurs d’activité pour lesquels vous disposez de réelles compétences.

1.3 - Diversifier son portefeuille de placement

Les investisseurs trouvent dans les start-ups une solution pour diversifier leurs placements. En y consacrant une petite partie de leurs fonds, ils prennent certes un risque élevé, mais si le projet marche, ils obtiennent une forte rentabilité au bout de quelques années. Investir dans de jeunes entreprises innovantes s’intègre donc dans une stratégie globale afin de gérer son portefeuille de titres.

1.4 - Réaliser un investissement à la fiscalité intéressante

Le particulier qui investit dans une start-up peut bénéficier d’une réduction d’impôt sous certaines conditions. C’est le dispositif dit de « réduction sur le revenu selon la loi Madelin » appelé aussi IR-PME. Pour bien connaître les critères à respecter pour bénéficier de cette mesure, référez-vous aux informations disponibles sur le site impots.gouv.fr.

Cette incitation fiscale en faveur de l’investissement privé dans les petites entreprises consistait avant 2021 en une réduction d’impôt de 18 % des versements annuels. Le taux a été exceptionnellement porté à 25 % pour la période du 9 mai au 31 décembre 2021 ainsi que pour 2022. L’amendement n° I-3023 voté par l’Assemblée nationale le 13 octobre 2022 vise à maintenir ce taux de 25 % pour la loi de finances 2023 en cours d’élaboration.

Les versements sont retenus dans la limite de 50 000 euros par personne, soit 100 000 euros pour un couple marié ou pacsé. Si les montants investis dépassent ce plafond, le surplus peut s’utiliser pour la réduction d’impôt des 4 années suivantes. Notez bien que cet avantage entre dans le plafond annuel des niches fiscales, soit 10 000 euros par an pour l’imposition 2022 des revenus 2021 par exemple.

2 - Comment réaliser un investissement dans une start-up ?

Investir dans de jeunes pousses peut prendre des formes variées. Pilotage très proche des fondateurs de l’entreprise, financement participatif ou gestion d’un portefeuille d’actions (PEA) déléguée à un professionnel, tout est possible.

2.1 - Les plateformes de crowdfunding

Le crowdfunding signifie faire appel à la foule pour obtenir un financement. Cette première option qui s’offre à vous pour investir dans une start-up consiste à travailler avec une plateforme spécialisée. Elle met en relation les investisseurs et les entreprises en recherche de fonds, sous forme de capital ou de dette privée.

a - Le crowdequity, une prise de participation au capital notamment des start-ups

Ce terme correspond à un financement sous forme de prise de capital. Ce type de crowdfunding met en rapport une entreprise, par exemple une start-up, et de multiples investisseurs individuels dans le cadre d’une campagne de financement participatif. Ce placement en capital porte aussi le nom d’equity crowdfunding.

b - Le crowdlending, un investissement sous forme de prêt octroyé à une entreprise

Les start-ups exigent beaucoup de cash pour accompagner leur croissance. Elles mixtent les augmentations de capital, qui ont l’inconvénient de la dilution du pouvoir dans l’entreprise, et l’endettement.

En optant pour une campagne de crowdlending, le particulier place son argent sous forme de prêt obligataire et non pas en capital. Dans ce cas, il perçoit une rémunération dont le taux d’intérêt fluctue entre 2 et 10 %. Le calendrier de remboursement du crédit est déterminé dès le départ. Toutefois, le risque d’un remboursement partiel existe, en cas de difficulté financière de la start-up.

2.2 - Devenir business angel pour investir en start-up

La seconde possibilité de réaliser des investissements dans des start-ups consiste à agir en tant que business angel. C’est une forme d’implication forte dans les entreprises financées. Elle est réservée à certains profils d’investisseurs bien particuliers.

a - Qui peut être business angel ?

Ne s’improvise pas business angel qui veut. Pour mieux comprendre la définition de ce terme, nous vous suggérons de consulter notre glossaire. Les business angels sont généralement des cadres ou dirigeants d’entreprise en retraite et qui souhaitent à la fois :

  • investir leur épargne dans des projets prometteurs financièrement ;

  • faire profiter les fondateurs des start-ups de leurs compétences, conseils voire de leur carnet d’adresses.

b - Comment obtenir une mission de business angel ?

Pour trouver un business angel ou le devenir vous pouvez contacter par exemple les organismes suivants :

  • France angels, la fédération qui regroupe les business angels en France ;

  • Femmes business angels, réseau féminin européen et le seul français ;

  • Euroequity, un service qui met en relation plus de 1 500 investisseurs et les sociétés à financer et qui est proposé par BpiFrance en partenariat avec Sowalfin pour la Belgique.

2.3 - Les fonds FCPI et FIP

Les FCPI sont des fonds communs de placement dans l’innovation. Les FIP correspondent à des fonds d’investissement de proximité. Dans les deux cas, ce sont des organismes qui investissent dans des start-ups, des PME ou des TPE. Acquérir des parts de FCPI ou FIP revient à accéder à tout un panel d’entreprises financées par le fonds.

Ces placements ouvrent droit à la réduction d’impôt IR-PME précédemment évoquée. Ils présentent le risque de perte en capital comme pour tout investissement en start-up.

2.4 - Le plan d’épargne en actions (PEA-PME) avec une gestion sous mandat

Le particulier qui souhaite contribuer au financement d’entreprises comme des start-ups peut aussi opter pour une gestion déléguée d’un portefeuille de titres. En confiant la mission de pilotage à un organisme financier spécialisé, il gagne en expertise et en temps.

Ainsi, un plan d’épargne en actions (PEA) permet d’investir dans des entreprises non cotées du type PME (petites et moyennes entreprises) ou ETI (entreprises de taille intermédiaire). Ce placement présente une fiscalité intéressante, notamment si vous conservez les titres au moins 5 ans.

2.5 - Le marché secondaire des start-ups

Ces dernières années apparaît peu à peu un marché similaire à une bourse pour start-ups. Bien que non cotées, ces entreprises, confrontées régulièrement à la recherche de nouveaux investisseurs peuvent désormais bénéficier d’un marché secondaire. Les principaux acteurs, selon l’article Les Échos Start du 6 mai 2022, sont Caption et FairShares.

Ces deux structures fonctionnent avec un système de SPV (Special Purpose Vehicle). C’est une société ad hoc créée pour racheter les parts d’une start-up, système comparable à la SCI en immobilier. FairShares exige en outre que les investisseurs respectent de nombreux critères dont un minimum de 500 000 euros dans leur portefeuille d’actifs.

3 - Comment choisir son investissement dans des start-ups ?

Quel que soit le mode de placement dans une start-up, sauf dans le cadre d’un mandat de gestion peut-être, nous vous recommandons d’agir avec méthode pour analyser ces entreprises et leurs projets.

3.1 - Examen du projet et de son caractère innovant

Interrogez-vous sur la réalité de l’innovation proposée par la start-up. C’est incontournable pour ce type d’entreprise. Voici des questions à se poser :

  • Quel produit ou service nouveau apporte-t-elle pour l’utilisateur ?

  • Quels bénéfices retire la clientèle des produits ou services ?

  • Ou quel processus innovant de fabrication est mis en œuvre ?

  • Comment la start-up appréhende-t-elle le marché pour ce caractère innovant ?

3.2 - Analyse des fondateurs et de l’équipe dirigeante

Au début notamment, et dans les premières années de croissance, la start-up repose sur ses fondateurs. L’investisseur se préoccupe donc de les connaître et de les comprendre. Quel est leur parcours ? De quelle expérience du secteur d’activité bénéficient-ils ? Ont-ils déjà créé une start-up et comment s’est passé le projet ? Toutes ces questions aident à se faire une opinion.

3.3 - Étude du marché et de la concurrence

Le produit ou service proposé peut s’avérer novateur, mais sans marché de taille satisfaisante, la start-up ne parviendra pas à la croissance nécessaire pour amortir les coûts. Demandez-vous quelle est la part de marché visée en pourcentage et en valeur absolue. Analysez aussi le parcours des entreprises concurrentes et l’évolution de leur valorisation. Vérifiez si le marché envisagé est mature, en déclin ou en plein développement.

3.4 - Capacité de la start-up à croître et à devenir rentable

Par essence, ce type d’entreprises se destine à croître vite et beaucoup. Analysez le projet de la start-up dans laquelle vous envisagez d’investir sous cet angle. Ce sont les perspectives de vente qui tirent en grande partie la valorisation future de ces entreprises et donc votre potentielle plus-value lors de la revente des titres.

Toutefois, dans un contexte économique tendu comme celui de 2022-2023, les start-ups doivent aussi penser à leur rentabilité. La valorisation se préoccupe désormais également de l’EBITDA ainsi que de la politique de dépense du cash.

3.5 - Choisir des secteurs d’activité qui ont le vent en poupe

Dans la French Tech, certains secteurs présentent une forte croissance et restent prisés en matière de levée de fonds. Citons notamment la Fintech, la santé, l’Immotech ou Proptech ainsi que toutes les start-ups tournées vers l’innovation bas-carbone et la Greentech en général.

L’investissement en start-up, un placement à risque accessible aussi aux particuliers

Choisir ce type de placement ne s’improvise pas. Même si les formules pour investir dans des start-ups s’avèrent nombreuses, le risque reste présent. L’investissement peut rapporter gros si la société réussit, mais vous pouvez aussi perdre votre capital. Il doit s’inscrire dans une stratégie financière globale avec la fixation de limites ainsi qu’une méthode d’analyse rigoureuse.


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