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Excédent brut d’exploitation (EBE) en start-up ou SaaS

Julien Zerbib
excédent brut d'exploitation

Dirigeant d’une jeune entreprise du Web vous entendez probablement parler de soldes intermédiaires de gestion et en particulier d’excédent brut d’exploitation, l’EBE. Mais savez-vous ce qu’il représente et comment le calculer ? Connaissez-vous son rôle ? Comment interpréter son niveau ? Quelles sont les particularités d’un EBE de start-up au démarrage et en phase de croissance ? Enfin, maîtrisez-vous la différence entre EBE et free cash flow ? Nous répondons à toutes ces interrogations dans cet article spécial excédent brut d’exploitation.

📒 Sommaire

1️⃣ - Définition et calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE)

2️⃣ - Quel est le rôle de l’EBE (excédent brut d’exploitation) ?

3️⃣ - Excédent brut d’exploitation d’une start-up ou SaaS : les particularités

4️⃣ - Différence entre EBE et FTD ou free cash flow en start-up

1- Définition et calcul de l’excédent brut d’exploitation (EBE)

Commençons par définir et calculer ce solde intermédiaire de gestion qui se situe entre la valeur ajoutée et le résultat d’exploitation.

1.1 - EBE : définition du solde intermédiaire de gestion

L’analyse du compte de résultat sous forme de soldes intermédiaires de gestion conduit à distinguer plusieurs strates de décomposition du bénéfice ou de la perte comptable. L’EBE en fait partie. Cet excédent présente la rentabilité de l’activité, avant prise en compte de toute stratégie d’investissement ou de financement.

C’est donc la marge d’exploitation dégagée avant :

  • les amortissements des immobilisations ;

  • les provisions pour risques d’impayés ou de dépréciation de stocks ;

  • les charges financières sur l’endettement ;

  • les produits ou charges à caractère exceptionnel ;

  • l’impôt sur les bénéfices ;

  • le résultat qui rémunère les capitaux investis par les actionnaires.

1.2 - Comment calculer l’EBE ?

Plusieurs méthodes permettent d’obtenir le montant d’excédent brut d’exploitation à partir d’un compte de résultat comptable réel ou prévisionnel. Voici les principales.

a - Calcul de l’excédent brut d’exploitation à partir du CAHT

Déduisez du chiffre d’affaires HT majoré des subventions d’exploitation, les postes suivants :

  • achats consommés soit les achats corrigés de la variation de stocks ;

  • services extérieurs comme les intérimaires, loyers, dépenses d’entretien, assurances, cotisations, honoraires, publicité, frais de déplacement, etc. ;

  • impôts et taxes sauf l’impôt sur les bénéfices ;

  • charges de personnel.

b - Calcul de l’EBE avec la valeur ajoutée (VA)

Une autre manière de réaliser le calcul de l’excédent brut d’exploitation consiste à utiliser le SIG précédent celui de l’EBE, soit la valeur ajoutée. La VA constitue la richesse obtenue par l’entreprise avant prise en compte :

  • de la rémunération de l’État (via les impôts et taxes) ;

  • des salariés (charges de personnel) ;

  • et du capital (investissements, organismes de financement et actionnaires).

Ainsi, voici le calcul de l’EBE en partant de cette valeur ajoutée :

EBE = VA + subventions d’exploitation - impôts et taxes - charges de personnel.

c - Calcul de l’EBE à partir du résultat d’exploitation (RE)

Le résultat d’exploitation (RE) correspond au solde intermédiaire de gestion qui suit l’EBE. C’est la différence entre les produits et les charges d’exploitation. Aussi, comme pour la valeur ajoutée, le calcul de l’EBE peut s’obtenir à partir du RE :

EBE = RE - variation des amortissements et provisions d’exploitation - transferts de charges - autres produits + autres charges.

2 - Quel est le rôle de l’EBE (excédent brut d’exploitation) ?

Indicateur majeur du compte de résultat, l’EBE sert à mesurer la rentabilité de l’activité avant toute politique d’investissement ou de financement ainsi que les éléments exceptionnels. C’est important de savoir interpréter le montant et le sens d’un excédent brut d’exploitation.

2.1 - Objectif général de l’excédent brut d’exploitation

L’EBE sert donc à déterminer la capacité de l’entreprise à créer de l’argent à partir de son exploitation seule. Le calcul de ce ratio s’effectue à la création de la société. Il figure dans les prévisions financières pluriannuelles qui accompagnent le business plan. Il intervient également à chaque phase de croissance lors de la recherche de financements complémentaires auprès de banques ou d’investisseurs. C’est aussi un calcul qui s’opère sur la base des comptes annuels pour chaque exercice comptable clôturé.

2.2 - Comment interpréter un EBE négatif ?

L’excédent brut d’exploitation négatif met en évidence l’incapacité de l’entreprise à couvrir ses charges décaissées par les produits encaissés (chiffre d’affaires et subventions). Même sans beaucoup d’investissements ou d’emprunts, un tel niveau ne permet pas de rémunérer vos capitaux propres. Au contraire, vous risquez peu à peu de les dégrader si l’EBE ne se rétablit pas.

Autant dans les premiers mois de la création, un EBE négatif ne doit pas forcément préoccuper les dirigeants, autant sur la durée il montre le manque de pérennité.

2.3 - Comment savoir si l’EBE est bon ?

L’EBE doit permettre après la phase de création d’une entreprise de couvrir correctement les charges liées :

  • aux investissements (amortissements) ;

  • aux risques de dépréciations (pertes avec les clients ou sur les stocks, litiges et risques divers) ;

  • au financement de l’entreprise (établissements bancaires, investisseurs et actionnaires) ;

  • à l’impôt sur les bénéfices dû à l’État.

3 - Excédent brut d’exploitation d’une start-up ou SaaS : les particularités

Les jeunes entreprises du monde digital présentent des caractéristiques en matière d’activité, de croissance, d’investissements et de financements. Voici des astuces pour savoir correctement calculer et interpréter l’EBE.

3.1 - Les coûts immobilisables pour une start-up du Web

Au départ, la start-up laisse entrevoir une perspective de croissance rapide pour un produit ou service innovant qui reste à bâtir. La mise au point de l’offre commerciale pour un site e-commerce ou d’une application informatique pour un SaaS exige de dépenser de l’argent pendant des mois avant de décrocher ses premiers clients.

Ces charges ne se comptabilisent pas dans les services extérieurs du compte de résultat. Toutes les dépenses de création d’un site internet comme de conception d’un logiciel figurent à l’actif du bilan comptable. Ainsi elles s’étalent sur plusieurs années via les amortissements. Vous comprenez du coup qu’elles ne grèvent pas l’excédent brut d’exploitation dès leur apparition.

3.2 - L’EBE d’une jeune entreprise innovante qui démarre

La start-up en création dépense avant de percevoir des revenus. Même si beaucoup de charges sont immobilisables, car rattachables à la création des produits ou services, il reste des frais de fonctionnement qui entrent dans l’EBE. Aussi l’excédent brut d’exploitation demeure souvent négatif dans cette phase d’amorçage ou de pre-seed.

3.3 - L’excédent brut d’exploitation en phase de croissance

Après le démarrage, lorsque l’offre est prête et que les premières ventes interviennent, vient le temps de gérer la croissance. Acheter des stocks en e-commerce, embaucher des commerciaux ou augmenter les dépenses publicitaires, voilà des charges classiques à cette étape. La jeune entreprise innovante commence à acquérir des clients. Elle voit son chiffre d’affaires progresser. L’excédent brut d’exploitation doit absolument décoller, car la start-up doit amortir ses immobilisations notamment.

3.4 - Quelques indicateurs complémentaires à l’EBE pour une start-up

L’excédent brut d’exploitation ne constitue pas le seul indicateur à suivre dans une start-up ou un SaaS. À côté de la rentabilité, la gestion de la trésorerie s’avère cruciale surtout dans la phase de développement où les dépenses précèdent l’accroissement du chiffre d’affaires. Par exemple, le Gross Burn Rate correspond aux dépenses totales réalisées sur une période. Le Net Burn Rate mesure, lui, le nombre de mois de trésorerie qu’il vous reste en incluant les revenus prévisionnels de la période.

Parmi les autres ratios fondamentaux à suivre citons également :

  • le CAC payback period, soit le nombre moyen de mois d’abonnements nécessaires pour couvrir le CAC, le coût d’acquisition d’un client ;

  • le taux d’attrition ou taux de churn, soit le pourcentage de clients qui arrêtent leur abonnement.

4 - Différence entre EBE et FTD ou free cash flow en start-up

Le flux de trésorerie disponible (FTD) ou free cash flow (FCF) se distingue de l’EBE même s’il comprend l’excédent brut d’exploitation dans son calcul. C’est un autre indicateur financier très intéressant à suivre.

4.1 - Définition du flux de trésorerie disponible ou free cash flow

Cet indicateur correspond aux flux financiers dégagés par l’entreprise et versés à l’ensemble des investisseurs, banques et actionnaires. C’est donc le cash flow qui leur revient à travers soit des remboursements d’emprunts en capital et intérêts, soit des dividendes.

4.2 - Calcul du free cash flow (FCF) à partir de l’EBE

En finance d’entreprise, voici comment déterminer le free cash flow :

FCF = EBE - impôt normatif calculé sur le résultat d’exploitation - variation du BFR - investissements nets, sachant que :

  • L’impôt normatif correspond à l’impôt obtenu en appliquant le taux d’IS sur le résultat d’exploitation, sans passer par un résultat fiscal précis.

  • Les investissements nets s’obtiennent en soustrayant les cessions d’immobilisations des acquisitions.

4.3 - Interprétation et conséquence d’un FTD insuffisant en start-up

Cet indicateur, contrairement à l’EBE, mixte la rentabilité de l’activité avec les variations des besoins de trésorerie qui proviennent du cycle d’exploitation et des investissements. Une start-up en phase de croissance présente généralement un BFR qui augmente. Cette évolution positive vient donc grever l’EBE dans le calcul du FTD. En cas de FTD négatif, surtout dans une étape cruciale de développement, la jeune entreprise doit rechercher des sources d’argent complémentaires.

4.4 - Le RBF, un complément de trésorerie pour SaaS, start-up ou e-commerce

Dans une telle situation de croissance, et notamment avec un FTD négatif du fait de la hausse du BFR, la start-up recherche des financements court terme. Elle souhaite ainsi couvrir l’augmentation du stock ou les dépenses publicitaires par exemple. Elle peut envisager un crédit bancaire, mais doit généralement produire des garanties sans oublier la production de plusieurs bilans comptables. Elle peut tenter une nouvelle levée de fonds, mais cette voie conduit à diluer encore plus le capital.

Une autre option s‘offre à elle aujourd’hui, le RBF ou crédit court terme en revenue-based financing, un financement alternatif récent en France. Unlimitd se veut l’expert de ce financement pour entreprises innovantes. Nous accompagnons la croissance de ces start-ups en accordant un crédit sans garantie et non dilutif, simple et rapide à mettre en place. D’un montant de 10 k€ à 250 k€, il se rembourse au rythme des revenus futurs.

L’excédent brut d’exploitation mesure la rentabilité de l’entreprise à partir de la comptabilité. Pour une start-up, vous devez l’associer à d’autres ratios afin de piloter sereinement la croissance et le cash. Pour couvrir vos besoins de trésorerie qui ressortent de l’analyse financière, n’hésitez pas à contacter Unlimitd pour trouver une solution de financement simple.

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